Manger du miel tous les jours : bonne ou mauvaise idée ? Les experts répondent
Fuente del artículo: TopSante /image: Shutterstock/ Par: Marie Blatrix
Le miel est très apprécié des Français, et certains en consomment même tous les jours. S’il est reconnu pour ses nombreux bienfaits, une consommation excessive n’est pourtant pas recommandée par les experts. Voici ce que révèle la science.
C'est la star de nos placards : le miel séduit par son goût sucré et légèrement acidulé, et reste un remède de grand-mère souvent convoqué contre les maux hivernaux (gorge irritée, toux) ou, plus anciennement, pour favoriser la cicatrisation. Selon Le Rucher de l’Ours, le miel est essentiellement composé de sucres (78 % à 80 %), répartis en moyenne en 38 % de fructose, 31 % de glucose et 31 % restants constitués de maltose, saccharose et d’une grande variété de polysaccharides. Les Français en raffolent : selon une enquête CSA pour InterApi, les ventes de pots de miel ont fait un bond de +8,1 % en grande distribution, comparé au 1er trimestre 2024. Mais alors quels effets a le miel sur le corps si on en mange tous les jours ? Des experts répondent.
Un bon moyen pour protéger votre métabolisme
C’est bien connu, le miel possède de nombreux bienfaits pour l’organisme et contribue à soutenir le métabolisme. Riche en glucides naturels rapidement assimilables, il fournit une source d’énergie immédiate, ce que confirme la diététicienne Amanda Sauceda pour Parade : "Le miel est en grande partie composé d’un mélange de glucose et de fructose, deux sucres simples que l’organisme peut décomposer facilement, ce qui se traduit par une énergie rapide utile en cas de baisse de forme ou avant un effort physique." Contrairement aux sucres raffinés, le miel apporte également de petites quantités de minéraux (calcium, potassium, vitamines B), dont la présence a été confirmée par une étude espagnole publiée dans Food Chemistry, montrant que certaines variétés contiennent des minéraux essentiels comme le zinc et le cuivre, participant un bon maintient de l’équilibre cellulaire.
Ses bienfaits ne s’arrêtent pas là. Le miel est aussi une source naturelle d’antioxydants, notamment de flavonoïdes et d’acides phénoliques, connus pour lutter contre l’inflammation et protéger les cellules du stress oxydatif. "Quand on pense antioxydants, on pense fruits et légumes, mais le miel en est aussi une source importante", rappelle Sauceda. Selon une étude publiée en 2021 dans la revue Antioxidants, certaines variétés de miel foncé contiennent jusqu’à deux fois plus d’antioxydants (flavonoïdes et acides phénoliques) que les miels clairs. Les chercheurs expliquent que cette richesse en composés bioactifs pourrait contribuer à une meilleure protection cardiovasculaire en réduisant le stress oxydatif et l’inflammation.
La fausse bonne idée d'en manger tous les jours
L'experte alerte néanmoins sur la consommation de miel au quotidien. Malgré tout ces bien faits, le miel peut provoquer des oscillations glycémiques (chute ou pics de sucre dans le sang) qui peuvent donc augmenter le risque de diabète. En effet : "une consommation excessive de miel peut augmenter la glycémie et contribuer à la prise de poids en raison de sa teneur naturelle en sucre", explique Routhenstein. Un essai randomisé a validé cette théorie et a montré que consommer 50 g par jour pendant 8 semaines augmentait l’HbA1c (le marqueur qui mesure la glycémie moyenne sur les trois derniers mois) chez des patients diabétiques. C'est donc la preuve que lorsque l'on mange du miel tous les jours, la glycémie est moins bien contrôlé ce qui peut s'avérer dangereux notamment pour les prédiabétique. Sur le long terme, ces variations de la glycémie peuvent même engendrer une baisse d'énergie et une sensation de faim plus précoce favorisant notamment le grignotage. "Vous pourriez alors avoir envie de plus de nourriture.", prévient Sauceda, toujours pour Parade.
De plus, l’experte déconseille la consommation de miel cru, car il peut contenir naturellement des particules de pollen et des éléments de la ruche susceptibles de déclencher des réactions allergiques. Chez les personnes sensibles au pollen, une consommation régulière peut provoquer des symptômes cutanés ou respiratoires, et, dans de rares cas, une anaphylaxie. En 2014, une étude publiée dans la revue Allergologia et Immunopathologia a analysé cinq cas de patients ayant présenté une réaction allergique après ingestion de miel : tous ont eu des tests cutanés positifs, confirmant la présence d’allergènes actifs dans le produit.