Santé et cuisson au gaz : une pollution deux fois plus élevée que la cuisson électrique
Fuente del artículo: Consoglobe /image: - / Par: Anton Kunin
C’est un danger méconnu ou, du moins, sous-estimé : la cuisson au gaz à l’intérieur du domicile expose ses occupants à du dioxyde d’azote.
Plus de la moitié des ménages français utilisant la cuisson au gaz dépassent le seuil journalier d’exposition au dioxyde d’azote (NO2), révèle une étude.
L’exposition au NO2 peut provoquer des symptômes indésirables
Le danger peut parfois provenir de là où on l’attend le moins. Selon une étude menée par l’Organisation néerlandaise pour la recherche scientifique appliquée TNO (organisme de recherche indépendant, à but non-lucratif) pour l’ONG CLASP et l’Association Respire(1), 53 % des ménages français utilisant la cuisson au gaz dépassent les seuils de dioxyde d’azote (NO2) recommandés par l’OMS. Or, une exposition prolongée au NO2 peut causer des irritations des yeux, du nez et de la gorge, et aggraver des conditions respiratoires comme l’asthme. Les personnes âgées ou celles souffrant de maladies respiratoires chroniques sont particulièrement à risque.
Chez les enfants, l’exposition au NO2 peut entraîner une diminution de la fonction pulmonaire et une augmentation des infections respiratoires. Les enfants vivant dans des foyers équipés de cuisinières à gaz ont 20 % plus de « chances » d’être victimes de maladies respiratoires. En France, 146.885 cas d’enfants souffrant de symptômes d’asthme liés aux cuisinières à gaz ont été comptabilisés.
Exposition au NO2 : plus d’un quart des foyers dépassent le seuil limite horaire
D’après cette étude, des niveaux élevés de NO2 sont observés même dans des foyers équipés de hottes et de systèmes de ventilation. Cela, parce que les propriétaires choisissent de ne pas les allumer, ou bien en font un usage incorrect. De plus, la pollution au NO2 ne se limite pas à la cuisine mais se répand dans tout le logement (couloir, salon, chambres…), augmentant le risque d’inhalation de ce gaz nocif.
Les auteurs de l’étude soulignent que, contrairement à l’air extérieur, la qualité de l’air intérieur est souvent négligée par les régulateurs européens. Une valeur limite de NO2 par heure d’exposition existe néanmoins. Et en France, plus d’un quart (29 %) des foyers sont au-dessus. Face à ces constats, CLASP et l’Association Respire plaident pour une transition vers la cuisson électrique, considérée comme plus saine. Ils recommandent également l’intégration d’un indicateur de pollution sur les étiquettes énergétiques des appareils de cuisson. Cette prise de conscience est cruciale car, d’après la même étude, une grande majorité des utilisateurs de cuisinières à gaz envisagerait de passer à l’électrique s’ils étaient informés des dangers liés à leur utilisation.