Huiles, beurre de cacao, lait infantile… Cet hydrocarbure issu du pétrole s’invite partout
Fuente del artículo: Consoglobe /image: - / Par: Paul Malo
Comment un dérivé du pétrole tel que l’hexane peut-il se retrouver dans nos aliments, du beurre de cacao au lait infantile ?
Il n’est même pas indiqué sur les étiquettes, et pourtant l’hexane se trouve un partout dans notre alimentation…
L’hexane, un « auxiliaire technologique »
On le nomme discrètement C6H14 au sein de la liste des ingrédients des produits que nous achetons au quotidien. L’hexane est en fait un dérivé du pétrole utilisé comme « auxiliaire technologique », notamment pour la production de nombreuses huiles végétales. Il y a quelques mois de cela, un député l’avait qualifié de « poison », appelant à l’interdire du fait des risques que cet hydrocarbure présenterait pour la santé des consommateurs.
Au-delà des peintures, encres et colles, on retrouve en effet ce dérivé du pétrole non seulement dans de nombreuses huiles, mais aussi dans du beurre de cacao, du lait infantile… La raison en est simple : l’hexane permet d’extraire l’huile de différents végétaux. Mais, selon l’Institut national de recherche et de sécurité, ce produit peut « provoquer des signes de dépression du système nerveux central » et des irritations « aux muqueuses oculaire et respiratoire ». Plus encore, « en cas d’exposition répétée, les intoxications les plus graves (…) se traduisent principalement par des atteintes du système nerveux, en particulier des polynévrites périphériques sensitivo-motrices. Des troubles mentaux organiques sont également décrits ».
Des méthodes d’extraction alternatives
De quoi s’inquiéter à juste titre de sa présence jusque dans des huiles bio. L’hexane a bel et bien été reconnu comme neurotoxique et perturbateur endocrinien pour l’homme, sous forme inhalée ou à fortes doses dans l’alimentation. Quant à l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), elle a tout de même fixé des seuils d’utilisation autorisés pour l’hexane. Un rapport de l’EFSA publié en septembre dernier concluait à « la nécessité de mettre à jour l’évaluation concernant la sécurité de l’utilisation de l’hexane en tant que solvant d’extraction pour la production de denrées alimentaires ».
Il faut dire que l’exposition alimentaire est de plus en plus fréquente. Faute de réévaluation ou de loi en imposant l’affichage sur les étiquettes de cet « auxiliaire technologique », voire en interdisant l’usage, les industriels pourraient envisager des méthodes d’extraction alternatives, sans hexane. Des méthodes d’ores et déjà disponibles, mais sans doute plus coûteuses.