Produits ultra-transformés : une omniprésence inquiétante dans l’alimentation des enfants
Fuente del artículo: Consoglobe /image: - / Par: Anton Kunin
Près de neuf produits sur dix destinés aux enfants vendus en supermarché sont des produits ultra-transformés. Derrière leurs emballages colorés, ces aliments omniprésents cachent une réalité préoccupante : ils pourraient mettre en danger la santé des plus jeunes, alerte le magazine 60 millions de consommateurs.
Le 11 septembre 2025, le magazine 60 millions de consommateurs a publié une enquête accablante sur les produits ultra-transformés dans l’alimentation des enfants. Selon cette étude, entre 8 et 9 articles sur 10 ciblant les jeunes consommateurs sont classés dans cette catégorie, pourtant associée à un risque accru de maladies chroniques. Cette révélation relance le débat sur la place massive de ces aliments dans notre alimentation quotidienne.
Une omniprésence des produits ultra-transformés dans l’alimentation des enfants
L’analyse menée par 60 millions de consommateurs a porté sur 43 produits de grande distribution fréquemment achetés pour les familles. Le constat est sans appel : 35 d’entre eux sont des produits ultra-transformés. Autrement dit, près de 81 % des produits testés appartiennent à cette catégorie. Cette proportion très élevée illustre à quel point les rayons des supermarchés sont saturés de produits industrialisés conçus pour séduire les plus jeunes.
Selon 60 millions de consommateurs, les aliments ultra-transformés fournissent 46 % de l’apport calorique quotidien des enfants, contre 36 % chez les adultes. Ces données témoignent d’une dépendance alimentaire qui s’installe dès le plus jeune âge, avec un risque de normaliser des habitudes délétères pour la santé. L’omniprésence de ces produits s’explique aussi par leur coût souvent inférieur, leur disponibilité massive et un marketing ciblé et agressif.
Des effets délétères pour la santé dès le plus jeune âge
Les produits ultra-transformés sont fabriqués à partir d’ingrédients industriels modifiés et enrichis d’additifs. Cette transformation intense altère leur valeur nutritionnelle et leur impact métabolique. Dans une étude de 2019, deux groupes ont reçu des repas de même valeur calorique : l’un constitué d’aliments ultra-transformés, l’autre de plats faits maison. Résultat : le premier groupe a consommé en moyenne 500 calories de plus par jour. Cet écart s’expliquerait notamment par la texture et la palatabilité de ces aliments, qui encouragent une surconsommation.
La consommation régulière de produits ultra-transformés favorise également le surpoids et l’obésité. En France, 17 % des enfants et adolescents sont déjà concernés par un excès pondéral. Les chercheurs du CNRS rappellent dans une publication du 28 août 2025 que même sans excès calorique, un régime riche en produits ultra-transformés provoque une prise de masse grasse, une hausse du cholestérol LDL et une augmentation du risque cardiovasculaire. Ces effets apparaissent rapidement et indépendamment de la quantité totale de calories ingérées, ce qui démontre que la qualité des aliments joue un rôle majeur.
Les conséquences ne se limitent pas au poids : l’étude du CNRS indique que ce type d’alimentation perturbe aussi le système hormonal, en réduisant certaines hormones liées au métabolisme et à la fertilité, ainsi que la qualité du sperme chez les jeunes hommes. Ces altérations biologiques précoces pourraient avoir un impact durable sur la santé à l’âge adulte.
Un lien documenté avec plusieurs maladies chroniques
Les inquiétudes autour des produits ultra-transformés ne relèvent pas de la simple hypothèse. De nombreuses études observationnelles ont mis en évidence leur lien avec plusieurs pathologies graves. En effet, une augmentation de seulement 10 % de la part de produits ultra-transformés dans l’alimentation est associée à un risque accru de 13 % de développer un cancer, de 30 % pour le cancer du côlon et de 50 % pour le cancer du pancréas. Ces chiffres soulignent la dangerosité potentielle de ces aliments même à faible dose.
Par ailleurs, 78 % des produits ultra-transformés étudiés par 60 millions de consommateurs ont obtenu un Nutri-Score C ou D, c’est-à-dire médiocre ou mauvais sur le plan nutritionnel. Cette qualité nutritionnelle dégradée contribue à des apports excessifs en sucres libres, en graisses saturées et en sel, tout en étant pauvres en fibres et en micronutriments protecteurs.
Ces déséquilibres favorisent le développement de maladies métaboliques telles que le diabète de type 2 et l’hypertension artérielle. Ils perturbent aussi la régulation de l’appétit, notamment par des modifications du microbiote intestinal, un mécanisme de plus en plus étudié par les chercheurs. Ainsi, même consommés en quantité modérée, ces produits peuvent enclencher un cercle vicieux de dépendance et de troubles métaboliques dès l’enfance.